La plupart du temps, le débat sur l’identité d’un pays, d’une nation, d’une région ou d’un peuple se prolonge sur le sujet épineux de la recherche de nos racines.
Comme si un pays était principalement et exclusivement lié, prédéterminé, caractérisé par ses racines. Comme si nous n’étions aujourd’hui que la conséquence de choix antérieurs, et lointains, inscrits d’avance. Issus d’il y a très, très longtemps.
Comme si nos choix individuels ne nous faisaient pas progresser par rapport à ces racines, voir, rompre avec elles, lorsque celles-ci ne nous conviennent pas, ou tout simplement parce qu’elles apparaissent nous réduire, nous limiter. C’est notre liberté, c’est celle de chacun d’entre nous. C’est le résultat de la liberté de choix.
Et puis, faut-il le rappeler, les racines, sont surtout utiles et intéressantes pour ce qu’elles produisent. Les bonnes racines sont celles qui font pousser le verger en harmonie, qu’elle que soit l’espèce. Parce que, ce qui compte, avant toute chose, ce sont les fruits qu’elles vont produire. Les racines ne sont que la source du futur, et c’est ce futur qui nous motive, nous ou nos enfants.
Si nos racines ne bénéficient pas d’une terre, ou d’une société suffisamment fertile, nous irons pousser ailleurs. Si les fruits que nous produisons ici ne sont pas suffisamment appréciés, nous irons les produire sur d’autres terres.
Nos racines sont une base, mais uniquement une base de notre identité. Cette dernière est surtout marquée et transformée par notre comportement, à travers le temps, par les traces que nous pouvons laisser, les valeurs que nous produisons saison après saison.
Ce sont les fruits qui fertilisent notre terre. Et si notre terre, terreau social par nature est suffisamment fertile et bien gérée, nous aurons la possibilité de grandir en harmonie avec les autres, sans les gêner, en profitant du fruit des autres, et en leur offrant les nôtres.
N’avons-nous pas compris, que les fruits que nous produisons sont plus importants que nos racines ! Et qu’une bonne terre sera le creuset de nouvelles identités, épanouies les unes par rapport aux autres.
Nous serions en recherche d’identité disent certains ! Affirmant qu’une perte d’identité serait à l’origine de nos malaises, voire de nos malheurs. Ils se trompent, nos malheurs proviennent probablement des fruits que nous produisons, ou dont nous ne profitons pas suffisamment. Alors, remettons-nous donc à produire et dégustons goulûment les fruits frais de nos dernières cueillettes. Et plantons ensemble les racines de notre avenir.
Attendons impatiemment et sans crainte de découvrir la dernière production de nos racines, celle du futur.